Plaisanciers et amateurs de loisirs maritimes, vos feux de détresse de type feux à mains, fusées parachutes et fumigènes sont faits pour sauver des vies en mer. Mais à terre, une fois périmés, ils constituent un véritable danger pour les personnels et équipements du service public de gestion des déchets ménagers. Récit.

Plusieurs fois par semaine, le responsable d’exploitation du centre de tri des papiers et emballages recyclables du pôle Canopia, à Bayonne, rejoint sa collègue, en charge de la qualité et de la sécurité environnementale du Syndicat Bil Ta Garbi pour échanger sur l’activité. Ce jeudi, il ne vient pas les mains vides.

Un cadeau empoisonné

« Tiens, on a retrouvé ça sur la ligne de tri ce matin ! ». Loin d’être amer, bien qu’un brin dépité, il dépose sur le bureau de la Responsable QSE un sachet en plastique transparent. A l’intérieur, les deux tubes aux inscriptions jaunes sur fond noir ne laissent aucun doute sur leur nature : « Fusées à main produisant un feu parachute rouge ».

Malheureusement, à Canopia, ces naufrages de produits pyrotechniques de sécurité maritime sont monnaie courante. Quelques semaines plus tôt, un conducteur d’engin déclenche un fumigène en transbahutant un stock de déchets. Prompt à réagir, il maîtrise l’engin en fusion à l’aide d’un extincteur. Un incident sans gravité mais qui laisse derrière lui quelques factures de dommages matériels à régler… et le sentiment que ce risque n’existerait pas si ces déchets dangereux n’étaient pas jetés n’importe comment.

Un risque facile à éviter

« Nous constatons régulièrement la présence de ce type de déchets, confirme la Responsable Qualité, Sécurité et Environnement. Ils n’ont strictement rien à faire dans une poubelle, un camion-benne ou une installation de traitement et de valorisation des déchets ménagers. Ces déchets représentent un véritable danger pour les équipes et les installations. C’est très préoccupant ».

Derrière ces gestes mal inspirés, on le devine, se cache souvent une absence de solution pour le tri de ces déchets à risques. Dorénavant, plus d’excuses, un système de collecte spécifique existe pour la Côte Basque.

Fusées de détresse retrouvées à Canopia

« 1 repris pour 1 acheté » en magasins d’accastillage référencés

Simple et pratique car adapté aux usages des plaisanciers, il consiste à déposer le produit périmé en magasin d’accastillage contre l’achat d’un produit neuf identique. Lancée en 2015, cette reprise est organisée par Aper-Pyro, la filière désignée pour la collecte et la destruction de ces engins de détresse dans des installations adaptées.

Ce système dit du « 1 pour 1 » est financé par les fabricants qui contribuent ainsi aux frais de collecte et de traitement dans le cadre de la Responsabilité Elargie des Producteurs (REP).

Ces engins de sécurité ne sont pas des déchets ménagers. Ils ne sont donc pas pris en charge par le service public de collecte et de traitement local. Par conséquent, ils ne doivent pas être jetés dans les poubelles et/ou containeurs de l’espace public mais rapportés en magasin pour une sécurité de bout en bout.

En savoir plus sur les obligations, règlements et fonctionnement de cette collecte sur :
www.aper-pyro.fr

IMPORTANTL’utilisation de feux de détresse à des fins autres que le signalement de détresse (détruire un engin périmé, fêter une victoire, se distraire…) est une infraction pénale de rang délictuel. Par arrêté du 16 août 2012, les engins de signalisation de détresse des plaisanciers (fusées de détresse à main, fumigènes, fusées parachutes) sont considérées comme produits chimiques pouvant présenter un risque significatif pour la santé et l’environnement.